jeudi 20 décembre 2012

En me rasant le matin...


Quand nous étions jeunes et beaux , Grand Amour et moi, en nullipares naïfs, rêvions à notre grande et belle famille.

"Et si on a un garçon on l'appelera, Maxime."
" Et si c'est une fille, Clara."
"4 enfants, c'est bien! Une belle famille nombreuse mais pas trop,
" On évite le 2 contre 1 c'est tellement mieux le 2 contre 2, 4, c'est le nombre idéal."
"Ouais mais attends... si on tombe sur un p'tit fruit boulet qui dort pas, on voudra peut-être pas en refaire un autre? Parce que le manque de sommeil, je pourrais pas hein" (éclair de lucidité)
"T'as raison.... Disons qu'on en aura minimum 2, et après on verra si on se sent d'attaque."
"Deal ! On commence par 2 et les autres viendront s'ils doivent venir"

Et tout comme les 2 prénoms sus-cités ont été balayés d'un rien pendant notre première grossesse, alors qu'ils nous accompagnaient dans nos rêveries depuis plusieurs années.... la belle et grande famille a été assez vite rangée dans la catégorie "c'est bon de rêver".

Parce qu'à l'arrivée de la Framboise, la maternité ne s'est pas imposée à moi facilement.

Ma soeur m'avait dit que c'était formidable, qu'elle se sentait merveilleusement bien enceinte, qu'elle pourrait être enceinte toute sa vie, qu'une fois le bébé né, c'est QUE du bonheur, que sa vie d'avant ne lui manquait jamais parce que franchement mais qu'est-ce qu'on s'ennuyait avant?, qu'elle n'avait l'impression d'être sur Terre que pour devenir mère.

Mouais, j'ai pas tiré le même lot au grand jeu de la distribution des gênes familiaux.

Je n'ai pas ressenti d'épanouissement particulier à être enceinte. Je ne me reconnaissais plus par moments ("mais pourquoi tu pleures devant la météo ma pauvre fille?? Oui, l'hiver est long et interminable, mais cela mérite-t-il de te mettre dans des états pareils?").
La Framboise est née et... je me suis sentie très démunie et terrassée par ma toute nouvelle responsabilité de mère. Je me rappelle de notre retour à la maison après la maternité. Je me rappelle de déposer la nacelle dans le salon, la Framboise endormie paisiblement. 
"Et on fait quoi maintenant?"  
Je l'aime mais p*tain, j'ai peur.

Puis viennent les nuits hachées, les douleurs de ce premier allaitement, les repas froids pris en décalé, les questions ("elle a faim?" / "elle a froid?" / "elle est fatiguée?" / "elle est malade?"), la reprise du boulot, les trop nombreuses visites chez le pédiatre (bronchiolite, bronchites, varicelle, rhino-pharyngites, gastro-entérite, roséole et j'en passe), les trop nombreuses visites chez le kiné-respi, la Fatigue avec un grand F, le temps qui file sans qu'on ait le temps de rien faire, les grasses mat à jamais disparues,  les gestes automatiques en mode zombie, la sollicitation permanente, la sensation fugace d'une liberté perdue....
Puis viennent les premières bouffées d'amours euphorisantes, l'odeur "barbe à papa" de ses cheveux, les premiers sourires qui te transforment en chamallow à l'intérieur, les bagarres avec Grand-Amour pour être le premier dans sa chambre le matin, l'émerveillement devant tout ce qu'elle fait, les éclats de rire devant ses pitreries, la fierté de raconter le moindre de ses progrès, mon coeur qui se liquéfie lorsqu'elle prononce son premier "Maman" ou qu'elle me glisse un "je t'aime" à l'oreille...

Je l'aime mais j'ai peur. Et c'est dur parfois.
Devenir parent, c'est bien plus compliqué que ce que j'imaginais.
Et c'est bien plus fort que ce que j'imaginais aussi.
Et oui, parfois, je me sens écrasée par le poids de ma parentalité, (alors que ça semble plus naturel à Grand Amour).

Malgré tout, l'envie d'agrandir la famille est très vite là... mais on se le confie déjà : "on ira sans doute pas jusqu'à 4, hein?"
Après tout, je ne suis pas la mère que j'imaginais, pourquoi la famille que j'imaginais ne changerait-elle pas? Tout simplement.

Bon, ce deuxième bébé, nous sommes sûrs, archi-sûrs, on en a envie et on le veut assez rapproché. Alors lançons nous. 
Entre le moment où on a voulu la Groseille et le jour où elle a déboulé dans nos vies, j'ai connu 2 fois cette épreuve qu'on appelle fausse-couche.
Le mot est laid. L'expérience humaine qu'il définit aussi. La vie vous offre un cadeau, un merveilleux cadeau... vous le chérissez, vous imaginez notre vie avec, vous le voyez prendre sa place dans votre univers et tout un coup, la vie vous le reprend et vous laisse le ventre vide et les yeux pleins de larmes. Avec de trop nombreuses questions, encore.
Le temps et un nouveau cadeau de la vie adoucit la peine, oui, il faut le reconnaître.... mais les souvenirs de ce "bébé de janvier" et de ce "bébé de mai", ils restent quand même.

Le tourbillon de la naissance d'un nouveau né.
On pense le connaître quand on y est passé une première fois. Mais non, un bébé ne ressemble pas à un autre. Le nouvel équilibre à 4 a été sportif à trouver, c'est rien de le dire.
2 enfants d'âge rapproché avec un Papa beaucoup moins présent au quotidien qu'avant (changement imprévu de rythme de travail 1 mois après l'arrivée de la Groseille), ça oblige à s'astreindre à une organisation sans faille.
Ce qui ne me pose habituellement pas trop de problème, quand j'ai mon quota minimum de sommeil.

Une Groseille ne sachant pas ce que c'est de dormir la nuit avant l'âge de 9 mois (et de nombreux ratés depuis, et encore à ce jour)
+
Une Framboise qui décrète que les siestes en journée c'est le mal
+
Une reprise de boulot, même à 80%
+
Tout le quotidien d'une maison à gérer seule
= une Maman au bord du burn-out.

J'ai claironné à toutes mes amies qu'on ne m'y reprendrait plus, que jamais, oh non jamais, on n'aurait un autre enfant. Le deal, c'était "On commence par 2 et les autres viendront s'ils doivent venir". Ben c'est sûr, ils viendront pas. Parce que 2, finalement, c'est bien. On reste à 4, comme les Beatles, et all you need is love...

Puis on dort quand même de mieux en mieux, puis la Groseille a un an.
Puis j'ai laissé tomber le ménage.
Puis je ne trouve plus d'épanouissement dans mon travail, mais tant pis c'est plus ma priorité.
Puis la Groseille et la Framboise, elles commencent à être vraiment complices.
Elles papotent, elles inventent leurs petits jeux, elles rigolent et elles se chamaillent aussi. Ma salade de fruits grandit, et c'est de plus en plus chouette.
Le tourbillon du quotiden s'apaise un peu, on retrouve des repères, la vie de famille redevient très agréable.

Et j'y repense.
Le deal, c'était "On commence par 2 et les autres viendront s'ils doivent venir"
...
Est-ce que les autres doivent venir ?
...
Malheureuse, tu n'y penses pas!
Je dois me rendre à l'évidence: si, j'y pense.

Mais, mais, mais ...
Est-ce que je me sens capable de mener une nouvelle grossesse avec les 2 tornades à gérer?
Est-ce que je me sens capable de revivre ces mois sans sommeil auprès d'un nouveau né?
Est-ce que je me sens capable d'accorder suffisamment de temps aux 2 premiers p'tits fruits tout en jonglant avec un bourgeon?
Et....
Est-ce que finalement, les 2 autres, ils sont pas déjà un peu venus, avec ces 2 RDVs manqués en janvier et en mai?
Est-ce que la solution ne serait pas le juste milieu? Un(e) p'tit(e) troisième et dernier(e)?
Est-ce que la vérité est à 5, comme les 5 doigts de la main, les 5 continents??

Bon, pour l'instant, Grand Amour est plutôt enclin à penser que la vérité est ailleurs.

Mais, si, j'y pense.

mardi 18 décembre 2012

Quand tu descendras du ciel....

Mon cher petit Papa Noël,

Ca fait bien longtemps que je ne t'ai écrit.
Mais après tout, les p'tits fruits l'ont fait cette année un peu grâce à moi et ont eu une super réponse ("Coucou mon p'tit chou!"...).



Je pense avoir été très sage cette année.
Si, si, si.
OK, je n'ai peut-être pas été la mère parfaite (tu t'y connais question personnage imaginaire, tu me comprends, non?), je n'ai peut-être pas été une épouse parfaite (bis repetita), mais en tout état de cause, j'ai fait de mon mieux.
Ouaip'
Et c'était pas de la tarte.
L'année 2012 aura été l'une des années les plus pourries difficiles de ma vie.


Petit fruit qui dort pas,
Reprise de boulot dans un environnement merdique délicat,
Petit fruit qui dort pas,
Marathon quotidien, en solitaire,
Petit fruit qui dort pas,
Grand-Amour qui a un accident de la route - 4 fois (oui QUATRE, et il était pas en tort hein...),
Petit fruit qui dort pas.

2012 nous a épargné quelques saloperies épreuves tout de même, mais les a infligés à d'autres proches... et on a eu mal pour eux, avec eux.

Alors voilà ma liste, vieux barbu :
- 365 nuits de sommeil, sans interruption, d'une durée acceptable, disons 8h voire 9h (je veux doooooormir)
- 1 tonne de patience, , pour ne plus passer pour une hystérique auprès des voisins,  quand je ligotte les p'tits fruits dans leurs sièges autos
- 1 bouton on/off sur mon cerveau, pour arrêter de me poser 50 000 questions à la seconde, et pour savourer notre bonheur, mieux.

Voilà, c'est pas grand chose, mais ça me ferait sacrément plaisir!!

lundi 17 décembre 2012

Tu as couru sur le chemin

Aujourd'hui, tu as couru sur le chemin de l'école.
Je n'ai pas eu à te traîner tenir fermement la main pour te faire avancer.

Tu as bavardé, chanté. "Maman, je dirai à Maitresse M. qu'on a acheté les serviettes pour le goûter de Noël et même qu'elles sont belles!"
Tu as regardé tout autour de toi sur le parking "Oh Maman t'as vu? La voiture blanche, elle va beaucoup plussse vite que la verte! et la grise, t'as vu les grosses roues de la grise?"
Je t'ai regardée, étonnée de retrouver ma petite fille joyeuse et volubile.
Envolée, la petite fille mutique que j'accompagne tous les matins depuis septembre?
Vrai de vrai?

Tu as accepté de mettre ton Doudou dans ton mini-sac à dos.
Tu as couru jusqu'au portail et tu avais une mine réjouie en constatant que tu étais la première "J'ai gagné Maman!!!"
Un petit garçon t'a rejoint. Tu as couru avec lui, tu lui as parlé. Vous avez débattu pour savoir qui courait le plus vite et qui avait gagné. Tu as tourbillonné autour de moi, et continué à jouer quand d'autres enfants se sont amassés près de l'entrée.
Envolée, la petite qui se cache dans mes jambes et ne parle à personne?
Vrai de vrai?

La directrice a ouvert la porte, tu as couru encore. Juste avant d'essuyer tes pieds sur le paillasson, tu as glissé ta petite main dans la mienne, doucement, juste pour se tenir chaud.
Envolée, cette petite main crispée qui s'agrippe, envolée cette petite fille qui me demande de la  prendre dans mes bras, de la porter jusqu'à l'entrée de la classe?
Vrai de vrai?

Tu es partie devant, pour ouvrir la porte du couloir et atteindre ta classe. Tu as ralenti un peu en entrant dans le vestiaire, regardé tout autour de toi pour savoir qui était arrivé de la garderie. Je t'ai aidée à ôter ton manteau, tu as retiré toi même tes bottes et enfilé tes chaussons.
Envolée, la petite fille pétrifiée au milieu de la foule, que je déshabillais tel un pantin?
Vrai de vrai?

Dans un excès d'optimisme, j'ai cru qu'on pourrait oublier Doudou dans le sac. Mais tu as commencé à te tordre, à esquisser un demi-tour devant l'entrée et tu l'as réclamé. J'ai échangé un regard avec ta maîtresse, puis j'ai croisé le tien. J'y ai vu toute l'angoisse que tu domptais depuis ce matin, cette peur que tu maîtrisais enfin et qui menaçait de te submerger de nouveau. J'ai plongé ma main dans le sac et gravé dans ma mémoire le sourire qui est apparu sur ton visage quand Doudou en est sorti. Un sourire de confiance, un sourire qui disait "ça va aller".
Envolée, la petite fille au visage terrifié, toute renfermée sur elle-même?
Vrai de vrai?

Un dernier câlin avant de se quitter, je t'ai glissé à l'oreille "A ce soir, amuse-toi bien". Tu as planté un gros bisou sonore sur ma joue, tu m'as souri, "A ce soir, Maman!" et tu es entrée en classe, sans te retourner.
Oubliés, les encouragements d'un ton faussement enjoué, les câlins à répétition avant de se quitter ("un dernier, Maman!"), la maîtresse qui te retient alors que je pars vite vite sans me retourner?
Vrai de vrai?

Je suis retournée à la voiture d'un pas plus léger.
Aujourd'hui, je n'ai pas pleuré.
Aujourd'hui, 101ème jour depuis ta toute première rentrée scolaire, je t'ai retrouvée.
Et si mes yeux se sont légèrement embrumés, c'était juste de la joie et du soulagement mêlés. Je suis tellement fière de toi ma Framboise. Tu es si forte.

Aujourd'hui, tu as couru sur le chemin.
Vrai de vrai.

vendredi 14 décembre 2012

La fausse bonne idée du jour...

Je suis fan de leur ange lapin.
J'adore leur univers enfantin.
Ma collègue aussi.

Alors on s'est dit que ça ferait de supers petits cadeaux à mettre sous le sapin, on a sauté sur l'occasion (et commandé en commun pour diminuer les frais de port).

Bref, on a profité de la vente Trousselier sur venteprivee.com !

Je me faisais une joie de recevoir :
- une boîte à bijoux musicale avec une jolie petite bergère
- une boîte musicale animée, avec des petits oursons qui font de la balançoire
- une boîte à musique manivelle avec un air des Rolling Stones pour faire un clin d'oeil à Petit Frère

Le colis est arrivé aujourd'hui.

Le fermoir de la boîte à bijoux est fixé de travers et semble sur le point de tomber.
Les oursons de la boîte animée ne se balancent qu'un coup sur deux.
J'ai testé la boîte à manivelle sur 3 collègues. Aucun d'eux n'a reconnu l'air.




En même temps... "I can't get no...."


La loose. Déception pour 3 articles sur 3. J'ai plus du tout envie de les mettre sous mon sapin.
Je me sens même un peu flouée, ça me laisse l'impression qu'ils ont profité de la vente pour déstocker des défectueux....


Sinon, la vraie bonne idée du moment (pour les lyonnaises), c'est de profiter de la liquidation avant travaux de la boutique de chaussures pour enfants Pom d'Api. J'y ai trouvé une paire de bottines à -60% pour la Framboise !
Ca, ça fait plaisir!

jeudi 13 décembre 2012

100% des gagnants ont tenté leur chance

En ce moment, il fait froid, il fait gris. (v'là qu'elle nous parle de la météo, c'est pas comme ça que son blog va gagner des lecteurs, hein!)
J'ai du mal à me lever, rapport aux nuits hachées des p'tits fruits qui traînent leurs maux d'hiver... Mon humeur est presque aussi morose que le temps. J'use et abuse de petites astuces pour garder le sourire (merci Noël qui arrive et ses chocolats).

J'ai promené mes p'tits fruits givrés jusqu'à la poste hier, pour retirer un colis.
Je l'ai ouvert et ô surprise... Des couleurs vives, une jolie matière, il n'en fallait pas plus pour me mettre en joie!




Et oui, j'ai gagné!!
Ca ne m'arrive pas souvent d'avoir de la chance aux jeux (mais en même temps, j'ai de la chance en amour, peut pas tout avoir, hein!!).
Mais, là, gros coup de chance! J'ai joué et j'ai gagné!!!

Hiiiiii ! Bonne humeur garantie !

mercredi 12 décembre 2012

Y'a un p'tit fruit qu'habite chez moi



Plusieurs indices m'ont mis la puce à l'oreille, j'ouvre l'oeil
J'vais faire une enquête pour en avoir le coeur net,

Y'a des détails qui trompent pas

Le panier à linge est toujours sur le point de déborder,
A coté de mes fringues, sur le fil à linge, y'a des vêtements tout rapetissés?

Y'a des détails qui trompent pas
J'crois qu'y a un p'tit fruit qu'habite chez moi!


Une poubelle à couches dans la salle de bain
Du savon sans savon... et le mouche-bébé, c'est certainement pas le mien!

Des petits personnages, tout autour de la baignoire
C'est un vrai bazar, pour retrouver mes affaires je sors le radar !

Dans la cuisine des dizaines de pom'potes
Des bibs qui sèchent, des bonbons, des papillottes,
Un message sur le répondeur de ma belle-mère
Elle veut nous voir plus souvent et s'en prend à mon éducation !

Y'a des détails qui trompent pas

Quelqu'un en douce a retourné la maison,
Où est mon intérieur rangé, c'est une vraie trahison!
J'ouvre le frigo horreur c'est d'la folie!
Y'a plein de petits suisses !
Y'a même des kiri !

Y'a des détails qui trompent pas
j'crois qu'ya un p'tit fruit qu'habite chez moi !

Où sont mes soirées passées devant la télé,
Les "ce soir on sort?" sur un coup de tête, les sorties cinés,
Les week-ends improvisés, les vacances surtout pas en août ou juillet,
Mes grasses matinées ? aux oubliettes!

Sur la table de nuit y'a du Doliprane et des tétines
Y'a un p'tit fruit qu'habite chez moi
Y'a aussi des dessins, des peluches partout dans la cuisine
Y'a un p'tit fruit qu'habite chez moi!

Y'a des détails qui trompent pas

Y'a des miettes non identifiées sous la table et sous les lits,
Qu'est ce que c'est que ça? mon Dieu, c'est un album T'choupi!

L'aspirateur en a encore chaud, c'est trop il porte plainte!
Et les vitres y'a du boulot, pour nettoyer leurs empreintes!

On dirait que je suis plus une nullipare
Les coupables, je les tiens, elles rient au milieu des Duplo épars,
Accrochées à ma jambe, elles me sourient et tout pétille,
Ma grande fille me dit " Maman, arrête ton cinéma, la poussière, on la fait autant que toi!"



PS: vous aurez reconnu ou pas ma source (Bénabar : "y'a une fille qu'habite chez moi"....)

lundi 10 décembre 2012

Je chrononut'

Avant, je nut'ais seulement. (du verbe Moi-aimer-Nutella)
Mais ça c'était avant.

Maintenant, je chrononut'.
Du verbe chrononutrutioner.

La chrononutrition, j'en ai entendu parler pour la première fois quelques semaines après la naissance de la Groseille.
Mais à cette époque, je n'étais absolument pas dans l'ambiance.
D'une, parce que, par l'opération quasi-divine de Saint Allaitement, j'avais perdu tous mes (12) kilos de grossesse 1 mois et demi après la naissance du p'tit fruit. (mais il me restait toujours les 5 kilos jamais reperdus de la grossesse de la Framboise...)
Et de deux, parce que.... j'ai jamais été un Ayatollah de la minceur.
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été un peu rebondie. Enfin, je me suis toujours trouvée rebondie parce que si je pouvais parler à mon moi-ado là maintenant tout de suite, je lui dirai que SI, ce petit ventrou que j'avais à l'époque était PLAT.
Enfin, le plus plat que je n'aurais jamais.
Donc la chrononutrition à ce moment-là, ça m'est passé totalement au dessus, et j'étais même dans une humeur "la perte de poids ça peut faire plus de mal que de bien", rapport au fait que ma Tata M., elle venait d'être opérée en urgence pour des calculs très certainement dus à son régime Duconkan.
Mais un an après, et surtout 3 kilos en plus dus à l'arrêt de Saint Allaitement mes petits grignotages pour me remettre de ma reprise de boulot difficile (vous raconterai), il a fallu que je me rende à l'évidence : de la limite du surpoids, j'étais clairement passée du côté obscur de la force (c'est mon IMC qui le dit).
Et même si je ne cherche point à ressembler aux squelettes canons de la mode actuelle, je ne me supporte plus sur les photos. C'est LE signe pour moi. Cela avait déjà été le déclic en 2007, pour perdre une bonne dizaine de kilos accumulés à cause de la malbouffe d'un rythme de vie qui ne me convenait pas en région parisienne (un retour en Province, de nouvelles habitudes et les kilos s'étaient envolés...)
Mon ventre, ce ventre, dégouline de partout et prend bien trop de place.
La Framboise avait bien tenté de me le faire comprendre à plusieurs reprises ("il arrive quand mon p'tit frère?"), il m'aura fallu quelques mois de plus pour le réaliser.
J'ai envie de me trouver un peu jolie dans le miroir, remettre certains de mes pantalons... bref, de mincir un peu.
J'ai réfléchi à la façon d'atteindre mon objectif, durablement. Je déteste tout ce qui est régime restrictif, j'ai besoin de pouvoir me faire plaisir en mangeant. Je n'ai guère d'appétence de temps pour une pratique assidue du sport avec la salade de fruits à gérer quotidiennement + le boulot.
C'est là que la chrononutrition m'est revenue en mémoire. On peut manger de tout (ou presque), mais il faut respecter un certain ordre dans la journée et des intervalles entre les repas. En gros : gras au petit déj (fromage!), dense au déjeuner, sucré au goûter(chocolat!), léger au dîner (si on a faim). 5 heures entre les repas (sauf le dîner, 1h30 après le goûter). Il faut évidemment respecter des quantités/volumes, mais après 2/3 jours, on repère vite et on ne pèse pas ses aliments. Ne pas sauter de repas. Et surtout, on a droit à 2 "jokers" par semaine, où tout est permis sur l'un des repas de la journée. Essentiel pour moi pour ne pas être frustrée, et recommandé pour que le métabolisme reste actif et habitué à brûler un nombre dément significatif de calories.
J'ai pas acheté le livre, je respecte les grands principes. Je fais ça à mon rythme, à ma sauce.

Résultat à date : 3 kg en 1 mois. J'ai assez vite perdus ces 3 kilos d'égarement repris après la Groseille. Mais attaquer les kilos de grossesse de la Framboise semble plus difficile, et avec les petits écarts pour mon anniversaire, je ne perds plus beaucoup depuis 10 jours. Mais je le fais sans pression, je ne suis pas pressée, ça prendra le temps que ça prendra.
L'essentiel est ailleurs... l'essentiel est que je trouve déjà que mon ventre a dégonflé. :D 
Peut-être est-ce le poids perdu, peut-être est-ce la digestion qui est moins difficile avec cette "dissociation" (j'ai toujours eu tendance à être ballonnée du déjeuner jusqu'au soir.... glamour-attitude)... toujours est-il que JE trouve, en me regardant dans le miroir, que j'ai minci. Donc je continue tout en douceur et en motivation.

Quand mon IMC affichera de nouveau un chiffre raisonnable, je décrocherai doucement, mais je pense que je garderai les grands principes de ce nouvel équilibre alimentaire (gras/dense/sucré/léger).

Bref, je chrononut', et ça me plaît bien.

jeudi 6 décembre 2012

Talking to me ?

J'aime écouter la radio quand je suis en voiture. Mais je n'aime pas trop la parlotte pour ne rien dire, les chroniques à 2 balles et les gags débiles de certaines matinales...
Je veux de la musique, presque uniquement de la musique (OK pour les infos de temps en temps).
Les p'tits fruits aiment de plus en plus la musique aussi, et si jamais on tombe sur les pubs, elles demandent son retour avec ardeur !
La Framboise commence même à bien chanter et on reconnaît bien certains refrains quand elle fredonne après à la maison. J'adore.

Généralement,  dans la voiture, la station fétiche c'est RTL2 (j'aime même leur matinale, c'est dire! Agathe et Christophe <3).
Un peu de rock, de la pop et un soupçon de variétoche....
Je l'avoue: du U2, du Nirvana ou du Muse sur le trajet du matin, et ça me met en joie.
Je chante comme des casseroles à tue-tête sur certaines chansons, ça fait marrer les filles.

Et des fois, je me contente d'écouter et de redécouvrir certaines paroles de chansons qui font drôlement écho à ma vie.
Ca me fait toujours bizarre quand je ressens cette drôle d'impression que "cette chanson me parle". Comme un lien cosmique qui se créé.

Quand j'entends:

"sans donner d'importance à la chance
de voir cet homme, ce soir,qui rentre un peu moins tard,

ses enfants aiment leur père avec une impatience
Qui le laissera vieillir
Juste après leur enfance..."
"Un homme extraordinaire" des Innocents 


 Je pense à Grand Amour

"Sans l'espoir d'apprendre à leur apprendre
à ne pas compter les heures, qui s'enroulent et qui meurent
Que leur dire ?
qu'ils viennent sur terre juste pour y répandre
un peu d'amour, et quelques cendres"
"Un homme extraordinaire" des Innocents  (oui, j'adore cette chanson)

 "Lolaaaaaa
J'suis qu'un fantôme quand tu vas où j'suis pas
Tu sais ma môme
Que j'suis morgane de toi"
"Morgane de toi" de Renaud
Je pense à mes p'tits fruits
 "You told me yes, you held me high
And I believed when you told that lie
I played soldier, You played king
You struck me down when I kissed that ring
You lost that right to hold that crown
I built you up but you let me down"
"Burn it down" de Linkin Park
Je pense à mon boulot (vivement que j'en change...)
"A ceux qui s'accrochent à la vie
Et qui la trouvent tellement belle
Quand elle vous sourit, vous défie
Quand elle vous fait battre de l'aile!"
"Ladilafé" de Tryo
Je pense à Maman...

"...Devil or angel I’m not one or the other
And I’m sorry if I, if I disappoint you, so..."
"Devil or angel" de Lou Doillon
Je pense à moi


Je me demande : suis-je la seule débile à qui ça fait ça?


Petit apparté : Comment ruiner l'effet d'une merveilleuse journée aux 7 douches? une nuit à 7 réveils !  (et une soirée d'enfer en prime, demandez à la Groseille de vous expliquer...)

mercredi 5 décembre 2012

La journée aux 7 douches


La traditionnelle douche du matin, avec interventions multiples des p'tits fruits: 
"maman tu fais quoi?"
"A ton avis la Framboise?"
"Bon, je te laisse la Groseille dans la salle de bains, elle m'embête dans la chambre"
....
"Raaaah, non Groseille, on ne colle pas le rideau de douche contre Maman comme ça!! Raaaah mais c'est pas drôle, c'est froid!!!"
...
"Maman, pourquoi t'as crié, ça va?"
....
(et c'est presque comme ça tous les jours quand je n'ai pas le temps de la prendre avant leur lever....)

Puis vient le cadeau d'anniversaire de Petit Frère et Dulcinée....

Je commence par un tour dans le hammam.... chaud chaud chaud j'adore!
Et puis, tiens, j'irais bien dans le jaccuzzi ==> hop, une douche ! 
Hum les jets massants......
Je tente le sauna ou pas? (ça m’oppresse un peu la chaleur sèche)
Allez, zou, on y va....
5 min, TROP chaud, je retourne dans le jaccuzzi, mais avant==> douche!
Hum les jets massants.....
Bon, je refais un hamman? Ouiiiii (le dernier date de juillet, alors je savoure et j'y reste jusqu'à la limite du malaise vagal, hum hum)
Je ressors pour me rafraîchir et éviter de tomber dans les pommes dans un spa déserté
Est-ce que j'ai le temps pour un nouveau tour dans le jaccuzzi ?
Oui mais avant ==> douche!

L'esthéticienne arrive pour le début des soins : "je vous laisse reprendre une douche avant qu'on commence?" ==> douche !
Etalage de savon noir, retour pour 10 min dans le hammam.
"Bon, avant le gommage, je vous laisse rincer tout le savon noir à l'eau claire." ==> douche!
Une séance de scotch-brite plus tard ==> grosse douche ! 
Puis massage à l'huile de mandarine... ah non là, pas douche!!

...Grand Amour a intérêt de me dire que je sens bon ce soir...

Note à moi même: faire une extra-bise à Petit Frère et Dulcinée à Noël pour cette parenthèse mouillée enchantée.

mardi 4 décembre 2012

Ces p'tites choses qui me font fondre...

Le genre de choses qui me tranforment en chamallow à l'intérieur :

- quand la Framboise glisse à la Groseille qu'elle est "belle comme une princesse" parce qu'elle a mis une barette dans ses cheveux

- quand je surprends l'un de mes p'tits fruits à chanter ou à danser sur la musique qui passe à la radio (la Framboise qui chante anglais en yaourt, chamallow power !!)

- quand les p'tits fruits se regardent et éclatent de rire à gorge déployée sans que l'on comprenne pourquoi

- quand elles s'installent sur le canapé l'une contre l'autre, toutes serrées, alors qu'il reste 1.50m de canapé à côté

- quand elles font une séance lecture, l'une lisant à l'autre son livre du moment (et la Framboise qui fait semblant de comprendre le charabia de la Groseille!)

- quand la Groseille me fait son petit câlin furtif : lors de l'habillage, je la mets debout sur la table à langer pour bien remonter son pantalon/collant/legging. Elle pose sa tête dans mon cou, juste un petit quart de seconde, à CHAQUE fois.

- quand la Framboise se retourne sur sa lancée pour me lancer un dernier bisou quand je la dépose le matin

- quand je me sèche les cheveux : la Framboise me rejoint dans la salle de bains dès que je mets le sèche-cheveux en marche. Avec son doudou. Elle tend alors vers moi une patte de son Doudou pour que je la réchauffe avec le souffle du sèche-cheveux, le frotte sous son nez, comme elle le fait pour s'endormir. Puis c'est l'autre patte. Puis une oreille. Puis l'autre oreille.
Et elle repart dans un petit rire, vaquer à ses occupations. Ce petit rituel entre nous, sans qu'un mot ne soit échangé, c'est plus que du chamallow, c'est de l'or en barre.

lundi 3 décembre 2012

Sur mon 31

Ce week-end, on a fêté mon anniversaire (en avance).
31 bougies (que je n'ai pas soufflées puiqu'on est allés au restaurant)
J'ai été pourrie gâtée (évidemment).
Petit Frère et Dulcinée nous ont rendu visite pour l'occasion (et on a fêté l'anniv' de Petit Frère en même temps puiqu'on a 4 ans et 15 jours d'écart )
Grand Amour s'était occupé de tout. Il avait réservé dans une institution lyonnaise où je voulais aller depuis longtemps. J'étais ravie ravie ravie.

On pousse les lourdes portes du lieu, je m'extasie sur le décor en attendant d'atteindre le petit buffet de la réception.
Grand Amour nous annonce : "on a réservé, bla bla bla"
Le maître d'hotel lève les yeux et lance : "ah mais ça, là, j'étais pas au courant".
Grand Amour: "ça, là, quoi?"
Maître d'hôtel : "CA, LA, le bébé dans la poussette"
Pfffffiou, tout mon enthousiasme pour le lieu s'évanouit.
Glurp, je fais un effort considérable pour ne pas ruiner la surprise d'anniversaire de Grand-Amour en pourrisant le service dès l'entrée.
Il est vrai que nous prenons toujours le soin d'indiquer que nous arrivons avec une poussette lorsque nous réservons dans un restaurant. Grand Amour a oublié, ça arrive. Et je ne pense pas que ça mérite un accueil pareil.
Je me reprends et annonce que ma super-poussette-canne se plie et que s'il a la courtoisie de nous prêter un siège bébé, la Groseille ne dérangera pas le service.
Maitre d'hôtel, glacial : "ok, et bien pliez-la, je ne vous amène pas à votre table avant que la poussette soit pliée"."
Là, toute ma cordialité s'est faite la malle.
"Ecoutez, elle dort, là, je voudrais la réveiller le plus tard possible et quand je serai proche d'une corbeille de pain frais que je puisse détourner son attention et lui faire oublier que j'ai interrompu sa seule sieste de la journée. Emmenez-nous à notre table et je vous promets que je la plie, cette poussette qui vous dérange tant".
Il a compris à mon ton que j'étais prête à lui rouler dessus qu'il valait mieux ne pas insister.
Il nous a accompagnés en marmonnant pour lui même "mais vous ne passerez pas dans les allées".
Non seulement je suis passée TRES à l'aise dans les allées (je n'ai dérangé personne) et en plus, notre table était dans le fond et la poussette aurait pu rester dépliée sans gêner personne.
Mais comme je respecte le travail des serveurs, je l'ai pliée comme convenu et rangée dans un coin.
La Groseille a été adorable et n'a pas bronché une fois réveillée. J'ai dû réclamer le siège pour enfant que notre maître d'hotel kid-friendly avait oublié sciemment de ramener.
Je me suis détendue une fois tout le monde installé et on a passé un bon moment, un excellent moment même, dans notre petite bulle à nous, à notre table. Les p'tits fruits ont été adorables, et on a bien ri avec P'tit Frère, Grand-Amour et Dulcinée (la faute au gewurztraminer?).
Les spécialités sont délicieuses, le lieu superbe... mais le service exécrable a été confirmé pendant le repas. Le serveur n'a pas décroché un sourire. On sentait clairement qu'on l'ennuyait à lui demander une carafe d'eau pour les enfants (on n'allait pas leur servir du vin!). Une serveuse m'a lancé sur un ton de bouledogue un "prenez l'allée centrale madame" alors que je m'effaçais pour la laisser passer en rejoignant notre table. Donc, de ce côté là, ils peuvent clairement mieux faire.
En même temps, la devise du lieu c'est : "Bonne bière et bonne chère depuis 1836", pas "service impeccable", on était prévenus dès l'entrée en fait. Je n'y retournerai pas tant que la Groseille sera en poussette, pour sûr.

En sortant, on a improvisé une petite balade au marché de Noël qui venait d'ouvrir ses portes et qui n'était pas, à ma plus grande surprise, blindé de monde. On a pu naviguer dans les allées sans souci (grâce à ma sioupère poussette canne !), les p'tits fruits ont fait un tour de manège et assisté à un spectacle de Guignol dans une belle ambiance de fête.

Un anniversaire fêté de bien belle manière et une journée comme je les aime.


Ces mères que je n'aime pas...

Celle qui crie trop fort
Celle qui regarde avec condescendance une autre Maman en pensant "jamais je / mon enfant ne ferais /t ça"
Celle qui poursuit son chemin dans le rayon du supermarché en laissant derrière elle un p'tit fruit qui se roule par terre en pleurant
Celle qui promet un bonbon en échange d'un médicament avaléCelle qui crie sur son enfant en public
Celle qui met un DVD pour avoir 30 minutes de tranquilité
Celle qui menace "je te préviens, si tu fais ça...."
Celle qui tient trop fermement
Celle qui répète "mais dépêche-toi" en boucle
Celle qui met une fessée (alors qu'elle avait juré que jamais, jamais ça n'arriverait)
Celle qui hurle "mais mets tes chaussures BON SANG"
Celle qui pense TRES fort à répondre "mais parce que tu me fais ch*er" à la question "mais pourquoi tu cries Maman?"
Celle qui est tellement occupée à faire dire bonjour à ses mômes qu'elle en oublie elle-même de saluer les gens
Celle qui répond d'un ton rageur "PARCE QUE!" au 14ème "pourquoi?"
Celle qui file des conseils foireux à ses copines, parce qu'elle a eu un enfant avant elles
Celle qui réclame un bisou ou un câlin à son p'tit fruit
Celle qui répond "mais oublie moi 5 minutes !"
Celle qui crie "mais on ne peut pas p*sser tranquille dans cette maison" à travers la porte des toilettes au p'tit fruit qui tambourine
Celle qui pense même un dixième de seconde qu'elle n'aurait jamais dû avoir d'enfant

Toutes. Je les déteste.
Toutes. Elles ont toutes été en moi au moins une fois.

La Fatigue.
Les bonnes intentions qui ne suffisent pas.
Les réflexes ancrés depuis l'enfance.
Le manque de sommeil.
L'humanité.