vendredi 22 novembre 2013

Les laisser grandir

C’est immanquable.

Dès que je mets le nez dans les photos, je me prends une claque.

"Quoi ?? C’est mon p’tit fruit, là ? Mais de quand elle date cette photo ?"

Je m’étonne devant leur air poupon et ce n’est que comme ça que je réalise que oui, elles ont grandi (et en un rien de temps).
Je me dis que malgré tous mes efforts, malgré ma manie compulsive de les photographier, je n’arrive pas à graver leur visage de bébé pour toujours dans ma mémoire puisque je les redécouvre à chaque fois.
La tendresse m’envahit, j’ai des envies de machine à remonter le temps pour profiter encore de leur petite enfance qui me file entre les doigts. Bien sûr, dans ces moments là, j’oublie qu’à l’époque de la photo, j’étais accablée de fatigue et je ne rêvais que de ça, qu’elles grandissent (hum hum, ambivalence maternelle suprême).
Bref, les moments albums photos, c’est tout chamallow-mignon.

Mardi dernier, j’étais mal assise sur un petit banc de maternelle, à écouter l’enseignante de la Framboise me détailler par le menu le programme de la classe verte.
Et là, ce n’est pas une claque que j’ai reçue, mais un coup de massue. KO debout la maman. C’était pas chamallow du tout du tout.

Ma fille, ma Framboise va passer 4 jours et 3 nuits loin de nous, en sortie scolaire.
 Ma tête sait que c’est une superbe expérience qui s’annonce pour elle, un beau moment de partage avec ses camarades.
Mon cœur de maman, il ne sait rien, il est à la limite de la crise d’angoisse.
Je n’aime pas passer la nuit loin de mes filles.

Oh bien sûr, il y a eu quelques déplacements professionnels. Mais elles étaient avec leur père.
Lors de soirées en amoureux ou autre, on est toujours rentrés à la maison pour leur réveil.
En fait, on n’a jamais réussi à les laisser pour la nuit à quelqu’un d’autre. Pas une seule nuit depuis leur naissance. 
Ne me demandez pas pourquoi, c’est comme ça.

A 4 ans et demi, la Framboise va pour la première fois dormir ailleurs.
Sans nous.
Gloups, j’hyperventile.

J’ai réussi à contenir mon tsunami intérieur devant la maîtresse (ou alors si elle a perçu mon malaise, elle a eu le tact de ne pas y faire allusion.)

Elle grandit, il va bien falloir que je m’y fasse.

2 commentaires:

  1. Juste, moi aussi, nous aussi.
    Il faut être vraiment dans l'obligation car oui notre petit bout pour le laisser à qq un(e) d'autre la nuit, faut (1) être super en confiance (2 et en fait vrai n°1) être super extra obligés, que vraiment on ne peut pas faire autrement. M'enfin bon voilà, je crois qu'on est juste normales :-) Heu quoique. NB. moi malheureusement, je suis moins sur la photo en ce moment et je le regrette déjà, je vois mon petit bout d'homme pousser à une vitesse incroyable, il n'est plus un bébé, et pourtant si c'est le nôtre. Très bonne fin de journée. Merci pour ces très jolis posts.

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  2. oula j'aurais eu la même réaction que toi !!

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