Journée karma moisi

Il y a des jours comme ça où rien ne va comme il faudrait.
La plupart du temps, on le sait dès le lever.
Cette fois-ci, je l’ai su avant même de me lever.
La nuit avait donné le ton. Doliprane, Advil, et toux « kof kof » à gogo.
Le réveil a sonné, je l’ai assommé.
 20 minutes après l’horaire, je me suis extirpée des draps.

Comme dans un brouillard, j’ai avalé un thé à petites gorgées, téléphoné au cabinet médical, traîné dans la salle de bains pour me préparer.
Comme un automate, j’ai chargé la voiture, dégivré le pare-brise.

 « La voiture fait un drôle de bruit, elle ne semble pas plus réveillée que moi.

Pas de voyant rouge qui clignote au tableau de bord, on va dire que tout va bien. »

« Tiens, et si je prenais l’autoroute pour contrer ce début de journée poussif et éviter le trafic du centre ville ? »

Je m’arrête au péage, la Framboise fait coucou aux techniciens qui interviennent sur la barrière d’à côté.

La barrière se lève, je passe la première et avance doucement.
Un technicien se matérialise devant mon capot, en faisant des grands gestes.
La Framboise est ravie, on Ne lui a jamais aussi bien rendu son coucou.
 Je baisse la vitre.
 

« Votre pneu est crevé madame ».

Formidable.
Je me range sur le côté, 3 mètres après la barrière de péage.
Je peste devant mon pneu fumant.

Karma moisi.

L’univers semble m’accorder un répit, puisque les 2 gentils techniciens volent à mon secours jusqu’à ma roue de secours.

« Il est bien bien à plat. Mais vous n’aviez rien entendu madame ? »

Je pique un fard.
« Groumpfffff…. »

La Framboise n’en rate pas une miette depuis le rail de sécurité et m’assaille de questions entre 2 quintes de tuberculeuse.
« Vous alliez au travail, madame ? Il faudrait peut-être appeler ».
 « Je les ai déjà appelé, on va chez le médecin en fait. ».
 « Ah. »


On repart après 10 minutes, moult remerciements et coucous à travers la fenêtre.
Tant qu’à être en retard chez le médecin, je dépose mon pneu hiver quasi neuf (2 mois de vie) au garage.

« Vous avez de la chance madame, votre mari avait pris une assurance « crevaison » ».
Il semble qu’en effet, l’univers soit joueur aujourd’hui.

Le cabinet est bondé, on est même pas en retard. Je commence à me dire qu'en fait, j'ai p'têtre la gagne aujourd'hui.
Consultation, pharmacie, retour chez Mamie.
Trajet vers le bureau, il est 9h25, je suis opérationnelle.

« Ben alors, tu as eu du mal à te lever ce matin ? »
« Groumpfffff…. »

9h36, driiiiiiinng
« C’est le garage. Bon en fait, comme vous avez roulé avec votre pneu à plat, il n’est pas réparable. »
Shit.
Et il n’est même pas 10h, j’ai peur pour la suite.