lundi 24 mars 2014

Que nous

Ce week-end, nous avons célébré le baptême de ma jolie nièce de 10 mois.
Ce fut l’occasion de retrouver la famille en cercle élargi, de partager un bon repas en prenant des nouvelles de chacun, de rencontrer les derniers nés des cousins et cousines (y’avait du bébé au m² !).
Et immanquablement, on a eu droit à « et le petit frère pour ces deux jolies filles, il est pour quand ? ».

Je m’attendais à la question puisque ma propre mère m’avait scruté le ventre avec attention la veille au soir, dès ma descente de voiture. Elle avait sans doute jugé que mon bourrelet ventral pouvait cacher autre chose que de l’excès de chocolat, puisqu’elle m’a posé la question de façon très directe plus tard dans la soirée.

Hum, moment gênant au possible.

« Non, Maman, je suis juste grosse. »

Ce qui donna l’occasion à mon père de me signifier qu’il faudrait peut-être que j’y remédie avec un peu de sport.

« Hum, j’y penserai quand je ferai des nuits complètes, Papa. »

 
Bref, c’était le galop d’essai pour Tata Micheline, Mamie Gisèle et toute la clique le lendemain.
Etonnamment, ma cousine du même âge, mère d’un garçon et d’une fille, n’a pas eu droit au même discours. Le choix du roi, vous pensez bien qu’elle peut s’arrêter là.
De façon totalement attendue par contre, ma jolie belle-sœur y a eu droit de façon encore plus insistante que moi, puisque sans enfants.
Son discours (et celui de mon frère) est bien rôdé depuis maintenant 2 ans qu’ils sont mariés.
Car oui, le harcèlement à la conception commence juste après la fin de celui à propos du mariage.
Leur réponse est la même d’ailleurs que celle de Grand Amour et moi-même à propos du fameux « petit frère »:
 
« Ce n’est pas au programme pour l’instant ».

Cette réponse claire à une question hautement indiscrète devrait largement suffire, non?
Dans notre cas, cela suffit la plupart du temps.
Mais dans celui de mon frère et ma belle-sœur, ça n’arrête vraiment plus.
2 ans qu’ils sont mariés, vous pensez bien qu’il faudrait peut-être qu’ils mettent ça au programme fissa.
Donc on leur cherche des excuses, des raisons. Jusqu’à maintenant, le fait que jolie belle-sœur n’ait qu’un contrat de travail à durée déterminée leur semblait le motif légitime.

« Mais tu vas être en CDI à partir du mois prochain pourtant ? » 

Et alors ?
Pourquoi, que quelqu’un m’explique pourquoi, ça passionne autant les foules ?
Et c’est loin d’être l’apanage de la « vieille » génération, ma propre sœur ou ma plus jeune cousine sont parmi les plus insistantes.
Comment ne peuvent-elles pas comprendre l’intrusion que cela représente ?
Comment ne peuvent-elles pas imaginer…

Que nous sommes peut-être en plein questionnement sur notre envie (ou non) d’avoir un 3ème enfant ?
Que cette réflexion est difficile, que nous balançons entre cœur et raison ?
Que le désir d’enfant n’est pas toujours synchrone dans un couple ?
Que l’un peut en mourir d’envie et l’autre non ?
Que l’on peut souffrir d’attendre que l’autre nous rejoigne dans cette envie impérieuse ?
Qui leur dit que je n’ai pas fait une fausse couche le mois dernier ?
Qui leur dit que Jolie Belle-Sœur et Petit Frère n’ont pas de problème à concevoir ?

Famille, je vous aime, vraiment. Mais je vous hais aussi. Ce genre de questions, en plus de créer des moments embarrassants en plein repas de famille, peut faire souffrir.
J’en rajouterais bien une louche sur la partie « petit frère » de la question qui nous est posée…. comme si ne pas avoir de fils était une tare ?

Gardez vos questions.
Ce qui se passe dans l’intimité de nos couples, dans le plus profond de nous, ça ne regarde que nous.

3 commentaires:

  1. Nous vivons avec cette horrible tare ! Parents de deux adorables filles (10 et 5 ans), nous n'avons pas eu de garçon et pire encore nous n'en avons pas eu envie...

    Deux enfants étaient parfaits pour nous ! Trois me paraissaient impensable : comment en porter 3 en même temps s'il fallait échapper à un horrible monstre ?!?!

    Alors quelques soient vos projets personnels, sache que l'on peut vivre avec deux filles... et même être heureux !

    Bonne soirée,

    Marie

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    1. Nous sommes encore en réflexion sur notre projet familial, mais il s'agit uniquement pour nous de décider si nous serons heureux avec 2 enfants ou avec 3. La notion de fille/garçon n'entre absolument pas en ligne de compte dans l'équation ;-) Nous sommes déjà TRES heureux avec 2 magnifiques filles <3

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  2. C'est vraiment affreux. Comme tu le dis, d'habitude les gens se contentent de faire chier uniquement les gens qui ont eu le malheur de ne pas procréer (parfois, ce n'est pas faute d'essayer). Les gens sont parfois cons comme des balais et c'est malheureusement affreusement banal.

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