jeudi 17 novembre 2016

Le souffle coupé

Lundi, pour la première fois de ma vie, j’ai consulté un psy (je ne m’étendrai pas sur les raisons du pourquoi du comment.)
Et depuis, certaines de ses paroles « infusent » (c’est habituel en ce qui me concerne, je percute rarement de façon immédiate).

Elle m’a demandé si je m’accordais « des respirations ».
« Hum… c’est-à-dire ? »
« Des pauses… j’aime les appeler « des respirations ». »

Sur le coup, j’ai trouvé cette formulation un peu étrange.
Pour moi, une respiration ne se calcule pas, c’est instinctif.
On n’y réfléchit pas. C’est tout le contraire de ces pauses qu’on évoquait.
S’il y a bien quelque chose que je calcule et planifie, ce sont ces instants pour moi, pour nous.
C’est réfléchi et organisé.
        45 minutes de sport entre midi et deux le mardi
C’est synchronisé.
        Je prends RDV chez le coiffeur un jour où je suis en RTT, les filles à l’école, le petit à la crèche.
C’est prévu.

        Le ciné en amoureux, c’est quand les filles sont en vacances chez Papi et le p’tit cassis pour une soirée chez Mamie. C’est l’occasion ou jamais. Et tant pis si finalement ce soir-là, j’aurais préféré faire relâche en pyjama sur le canap’ après une journée difficile au bureau. 

Bref, elle m’a parue étrange cette expression pour une chose tout sauf spontanée, très loin d’être un réflexe, qu’est le petit moment à soi d’une mère de famille.

Mais depuis, ça infuse.
Il m’arrive de dire que je suis en apnée, pressée par le quotidien. Que j’ai besoin de souffler.
Les mots ont leur importance… c’est peut-être bien une histoire de respiration.
Et à bien y réfléchir, je me rends compte maintenant que ça fait des mois que j’ai le souffle coupé.

L’opération bol d’air commence ici.
Je réinvestis le blog et je respire à plein poumons.