mardi 16 décembre 2014

Lassitude

Certains jours, je suis si molle et lasse que je ne rêve que de m'enrouler dans un plaid au fond du canapé, et d'y rester la journée entière.
Qu'on m'oublie là, qu'on vive autour de moi, mais qu'on me laisse pelotonnée dans ce tissu tout doux, presque aussi mou que moi.
Ces jours-ci, cette envie d'hibernation revient un peu trop à mon goût.

Je me sens lasse.

Lasse de mon corps si fatigué de femme enceinte. Encore 2 mois avant l'arrivée du P'tit Cassis mais je me sens déjà à bout de force. Je suis en arrêt pour me reposer depuis presque 3 semaines mais rien n'y fait. Ni les cures de fer et de magnésium, ni les siestes. Je me sens lourde, j'ai une démarche de manchot-baleine et je suis essouflée au moindre effort. Et j'appréhende. 
J'appréhende les douleurs et la fatigue de l'accouchement.
J'appréhende les nuits de hibou avec un nourisson à allaiter. Sur la fin de la varicelle de l'enfer de la Groseille, je n'arrivais plus du tout à me lever la nuit. 10 nuits hachées et je n'étais plus capable de rien. Qu'en sera-t-il avec le tout petit?

Lasse de cette phase chiante administrative dans laquelle nous sommes englués depuis 4 mois pour notre projet de construction et qui n'en finit pas. Il manque toujours un document à quelqu'un, il y a toujours un nouveau RDV à prendre et même quand on pense avoir gagné du temps d'un côté, on le reperd de l'autre... Mon espoir de voir le chantier démarrer avant la naissance du bébé s'amenuise.

Lasse des petits tracas du quotidien. De ce lave-linge qui rend l'âme au moment où nous voudrions gâter nos proches pour Noël. De cette voiture qui passe au garage toutes les 2 semaines en nous coûtant un rein... évidemment, il s'agit de la seule de nos 2 voitures qui nous permet de positionner 3 sièges autos à l'arrière, donc celle dont on va avoir le plus besoin, sinon ce ne serait pas drôle.

Lasse des manoeuvres sans fin au bureau pour savoir qui va me remplacer finalement (la collègue pressentie ayant démissionné) et quand. Pour savoir quel poste je vais récupérer à mon retour de congé mat'. Marre qu'on ne réponde pas honnêtement à mes questions, marre de cette sensation que tout se joue en coulisses sans moi, que je ne suis qu'un pion. Marre de me voir forcer la main à signer un avenant qui ne me convient pas.

Toute cette lassitude et cette fatigue usent mes nerfs. 
Je fais des listes et des listes de toutes ces choses que je dois faire et je ne raye quasiment rien.
Je suis moins équipée pour gérer la fatigue de fin d'année des p'tits fruits, le lot de petites chamailleries et de colères qui en découlent. 
Je m'excuse sans arrêt de "ne pas gérer" et les "mais tu dois d'abord te reposer" de Grand Amour n'ont aucun effet sur ma culpabilité.
Signe très significatif : je n'ai pas encore succombé à la magie de Noël qui opère d'ordinaire si facilement avec moi.... Je ne me suis pas encore lancée dans mes traditionnelles fournées de biscuits ou de pain d'épices...
Sorry, Santa... je suis lasse.









lundi 1 décembre 2014

La varicelle de l'enfer



Alors, oui, ça peut paraître un brin exagéré comme titre... mais honnêtement, quand on le vit, c'est ce qu'on en pense.
J'avais gardé un souvenir assez mitigé de la varicelle de la Framboise. Une varicelle bien corsée, puisque contractée lors de son traitement contre la bronchiolite (à base de corticoïdes, donc... fortement contre-indiqués pendant une varicelle... les boutons se transforment en sorte de pustules assez affreuses).
MAIS
dès lors que l'antihistaminique avait fait effet, plus de démangeaisons / bébé grognon.

La Groseille a attendu sa première année de maternelle pour l'attraper. 
Pas grave en soi si ce n'est qu'un jeune enfant est plus à même de se gratter qu'un bébé.
Malgré une première nuit difficile lors du début de l'éruption, nous étions confiants en attendant le RDV chez le médecin.
La fièvre de la nuit était tombée. L'éruption était forte mais dès qu'elle aurait son traitement anti-histaminique, ça irait forcément mieux.
Eh bien, il faut le savoir, ça marche pas à tous les coups.
Le fameux traitement, sensé en plus l'aider à dormir, s'est révélé TOTALEMENT innefficace.
La Groseille a passé la nuit suivante à pleurer et à se tortiller de douleur dans son lit.
On était tellement désespérés pour elle, qu'on l'a même mise à tremper dans un bain avec du bicarbonate de soude à 22h45.
Ca l'a soulagée 15 minutes.
La nuit a été quasi-blanche.

Le lendemain, j'ai rappelé le médecin, qui m'a prescrit un autre traitement. 
"Avec ça, elle devrait dormir. Mais attention, ne lui en donnez pas trop hein, et surtout pas en même temps que le premier traitement"
Le pharmacien m'a remise en garde.
"Donnez lui juste avant le coucher, hein, parce qu'elle va tomber comme une mouche. Et ne lui redonnez pas l'antihistaminique en même temps, elle sera trop assommée sinon". 
Cette 3ème nuit a été la pire. 
Le sirop sensé "l'assommer" lui a offert UNE heure de sommeil. Après, rebelote, tortillage et pleurs de douleur.

J'ai fini sur internet à 1h du matin, à dresser l'inventaire de tout ce qui pourrait la soulager (mais je n'avais ni argile verte, ni huile essentielle sous la main à cette heure).
Le lendemain, j'étais à l'ouverture de la pharmacie, pour acheter de l'homéopathie (Rhus toxicodendron pour ne pas le nommer).
Je ne sais pas si c'est ça ou si c'est juste que le plus dur était passé après 3 jours et 3 nuits, mais elle a enfin été soulagée.
Par l'homéopathie, et la lotion Cicalfate.
Un vrai bonheur cette lotion, ça sèche les boutons plus vite que son ombre.
Après 3 jours de tartinage intensif, la Groseille retrouvait enfin visage humain et un peu d'énergie.
On a pu tenter une petite sortie en famille sans finir par la porter sur 15km.
Elle s'en est même donné à coeur joie sur son petit vélo.
Après cette semaine bien pourrie, on était bien contents que cette varicelle soit enfin derrière nous. 

Sauf que le lendemain matin (7ème jour donc), la Groseille s'est levée avec une vilaine toux. 
"Kof kof"
"Kof, kof" 
Toutes les 30 secondes.
"WTF, Elle n'a quand même pas une laryngite après tout ça??"
2h après, je sortais la ventoline et j'appelais le cabinet médical pour un nouveau RDV.
Elle était amorphe, sans bouger sur le canapé, à tousser et respirer difficilement.
J'ai jamais trouvé ça aussi long d'attendre un RDV chez le médecin... et pourtant, on n'a pas attendu tant que ça.
Le médecin ne m'a pas crue pas quand je lui ai dit que la toux datait seulement du matin même.
Et résultat, elle a une des rares complications de la varicelle : "le poumon varicelleux".
Traitement antibio, protocole pour crise d'asthme et consigne d'appeler le 15 si la détresse respiratoire persiste.

Pour l'instant, on n'a eu droit qu'à une seule crise d'asthme, qui s'est calmée après la 1ère heure de protocole.
On croise les doigts pour que ça s'arrête là... 
Parce que oui, la varicelle, c'est généralement bénin... mais des fois, ça vire mal.

Et je peux vous dire qu'on on n'est vraiment, mais alors vraiment pas pressés que le P'tit Cassis y passe ;-)