mardi 14 mai 2013

Train-train


Il paraît que la routine tue. Le même petit train-train quotidien deviendrait lassant...
Mouais.
Mouais...
Moi il me rassurerait presque, ce train-train.
Et pour tout dire, il me manque cruellement ces derniers jours.

Depuis quelques jours, j'ai perdu tous mes repères.
Toutes ces petites balises que j'avais précieusement ancrées à la reprise du travail après la Groseille. 
Ces petites choses qui m'aidaient à partir du bon pied et à avancer sereinement dans ma journée.
7h "Douche, thé, biberons" 
("mais où sont mes yeux?")
7h30 "Chambre de la Framboise, chambre de la Groseille, salle de bains" 
("câlin Maman..." <3 )
8h "On brosse les dents, on brosse les cheveux, on descend"  
(j'ai dit : on desceeeeeennnnd!")
8h20 "cartable, doudou, sacoche d'ordinateur" 
("pose cette poupée s'il te plaît on y va. Oui, c'est l'heure, on y va. On y vaaaaaa!")
8h30 "Voiture, école, nounou" 
("zut, on est en retard, allez, on se dépêche")
9h Bureau 
("ouf, on l'a fait")

Et on reprend le train-train presque à l'envers à 18h.

Là, tout est chamboulé. 
Je prends ma douche le soir car je me lève bien plus tôt. 
Je suis toute perdue quand je me réveille, je n'ai plus les mêmes échéances au cadran.
Je sors de chez moi, je dois réfléchir une bonne minute avant de savoir où je vais.
Je dois courir dans la maison en 4ème vitesse rechercher les toutes nouvelles clés de mon tout nouveau bureau que je suis la seule à avoir car je les ai laissés dans ma veste de la veille.
Je ne tourne plus à gauche pour aller à l'école, on va direct chez nounou.
J'ai toujours un petit doute sur la sortie d'autoroute que je dois prendre pour arriver au bureau et je me fais des frayeurs toute seule.
Une fois arrivée, j'essaie désespérément de graver dans ma mémoire les visages des personnes à qui j'ai déjà dit bonjour (à défaut de retenir leur prénom, j'essaie de ne pas leur dire bonjour 3 fois dans la même journée).
Je n'appelle plus Super collègue pour le café, j'essaie de me greffer à un groupe nouveau.
Je n'ai pas de calendrier Outlook super chargé, je ne suis pas encore invitée aux réunions (et je m'ennuie parfois un peu quand ils y sont tous).
Je n'ai plus l'échéance butoir de 18h, c'est Grand-Amour qui récupère les p'tits fruits le soir (tard, trop tard).
En sortant du bureau, je me demande quelle route je dois prendre, encore.
J'arrive la dernière à la maison.
Je profite de quelques instants avant de coucher les p'tits fruits.
J'échange quelques mots avec Grand-Amour, qui va se coucher tôt, vu qu'il se lève encore plus tôt que moi, pour arriver à l'aube au travail et se permettre d'aller chercher les p'tits fruits à une heure raisonnable sans qu'on lui demande s'il a posé un demi-RTT.

Je sais que ça va passer, qu'on va trouver de nouveaux repères.
J'ai hâte.
Mais j'ai surtout hâte de les atomiser ces nouveaux repères, pour en créer de nouveaux, quand on aura déménagé.

Il faudra tout recommencer à zéro, encore.
Mais on vivra alors bien plus près de nos lieux de travail. 
On ne se couchera plus comme les poules et on ne verra plus les levers de soleil.
Les p'tits fruits passeront moins de 12h chez leur nouvelle nounou.
On profitera de nos enfants et de nos soirées à deux.
On profitera.

Vivement ce train-train là, je l'aimerai encore plus que tous les autres, j'en suis sûre.

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