Nous avions eu droit à une accalmie en
novembre.
Grâce aux séances de kiné, au redémarrage du
traitement de fond de l’asthme, peut-être ? On ne sait pas trop, on n’a
jamais trop su.
Même quand on a cru savoir enfin, on a du se
rendre à l’évidence… Non, on n’a jamais vraiment réussi à comprendre.
Toujours est-il que 2014 est arrivé… et avec,
une mauvaise série.
Janvier.
« Elle est malade, ça va passer. »
Février et ça continue.
« Elle vient de changer de lit, il faut qu’elle
s’habitue ».
Mars, toujours rien.
« Bon, je reprends RDV chez l’ostéo quand
même»
...
« Une nouvelle bronchite asthmatiforme,
attendons donc encore que cela passe ».
Sauf qu’en faisant le compte (le 1er avril, et ce n’est pas une blague), on compte sur les doigts d’une main les nuits pseudo-complètes.
2 ans et demi que notre sommeil est haché menu.
Même en se relayant, on s’épuise.
Et ce n’est pas comme si les journées étaient
simples.
« Terrible two » comme disent les
anglo-saxons.
Ou les colères des 2/3 ans.
Elle n’est pas notre premier enfant alors on
sait un peu que c’est une période délicate, que la transition de grand bébé à
petit enfant occasionne quelques tempêtes.
Mais avec elle, c’est un ouragan.
Des cris, toute la journée. Pour tout.
Et toutes ces petites astuces lentement
apprises avec notre aînée ne servent à rien.
La laisser faire seule, ne pas intervenir mais rester
disponible pour aider au cas où.
L’aider à visualiser le temps qui passe pour contrer
la persévération.
La prévenir à l’avance des sorties, de ce qu’on
attend d’elle.
Accepter son ressenti, essayer de l’apaiser,
tenter de lui parler « tu as le droit d’être en colère tu sais… mais… »
Etre patient.
Se répéter comme un mantra que c’est le
développement normal d’un enfant de cet âge.
Oui mais… à partir de quand sait-on qu’on dépasse l’aspect
normal de la chose ?
Quand toute notre attention est focalisée sur
la prévention de sa prochaine crise qu’on en oublie d’écouter le récit
passionnant que nous fait sa grande sœur de sa journée d’école ?
Quand tous les repas / bains / trajets d’école
deviennent infernaux ?
Quand les crises de colère sont tellement
fréquentes que la journée toute entière est emplie par les cris ?
Quand elle tape encore sa sœur malgré le rappel
incessant de la règle « on ne fait pas mal » ?
Quand toute patience nous a quittés, qu’on en
vient à dire des choses blessantes ?
Quand un soir, au cours d’une énième crise pour
aller se coucher, on se met à pleurer en même temps qu’elle ?
Oui.
Oui, j’ai su que j’avais atteint ma limite quand
cet océan de fatigue, de lassitude et d’incompréhension m’est sorti par les
yeux, il y a 2 nuits de cela.
Le lendemain matin, j’ai pris RDV chez notre
généraliste.
Cet après-midi, à 16h40, je vais lui vider
notre sac.
Les nuits, les journées, tout ce qui va avec.
Je ne sais pas ce qu’elle va me dire.
Mais on a besoin d’aide (et de sommeil… ).
PS : et ces 2 dernières nuits, la
Groseille a dormi. Allez comprendre… moi je n’y arrive plus.