vendredi 30 janvier 2015

En pleine face

Cela fait 2 mois que je suis en "congelé" (comme dit la Framboise) et que je m'occupe de mes p'tits fruits à plein temps.
Cela a été l'occasion pour moi de constater que ma belle-mère (qui garde d'ordinaire les p'tits fruits jusqu'à notre retour du travail et les fait déjeuner assez régulièrement) les laissait regarder la télé plus que de raison.
C'est une demi-surprise, je soupçonnais bien cet aspect des choses (les filles connaissaient tout le programme TV par coeur! ) mais à chaque fois que j'abordais le sujet avec ma belle-mère, elle m'assurait qu'elles ne regardaient "que 2 épisodes de temps à autre et c'est un truc mignon, hein". Bref, passons... confiance, toussa, toussa... c'est un autre sujet....

Il s'avère qu'elles regardaient la télé en quasi non-stop tous les jours après le goûter et des dessins animés que je n'approuve guère... Bigre, à 5 ans et demi et 3 ans, des histoires de ninjas qui se castagnent à longueur d'épisode avec des serpents et autres êtres maléfiques, c'est pas ce que j'appelle "mignon".
J'ai donc décidé de réduire cette consommation d'écran, en procédant à un sevrage progressif et une sélection des programmes.
Autant dire que mes 2 télé-addicts ne l'ont pas pris d'un bon oeil.
Cela a été source de pas mal de conflits depuis 2 mois, à base de caprices quand je leur demande d'éteindre après cet épisode ou de bouderies sans fin quand je refuse d'allumer le précieux écran.
J'ai même eu droit à un magnifique "toi je t'aime plus, j'aime que Mamie" de la part de la Groseille....
Bref.
La situation s'est peu à peu apaisée, les journées sans écran étant même de plus en plus fréquentes.

Hier soir, je leur ai néanmoins accordé une petite séance télé :" 2 épisodes et on va se doucher, OK?".
Elles éteignent comme convenu à la fin du 2ème épisode mais enchaînent directement sur des jeux. Je leur rappelle qu'il est l'heure de la douche, pas de réaction.
Je répète plusieurs fois - surdité sélective.
Bien agacée, je finis par lancer "bon, eh bien puisque c'est comme ça, il n'y aura pour sûr pas de télé demain puisque vous ne respectez pas les consignes".
Elles montent les escaliers en bougonnant.

La Framboise passe près de moi et j'entends clairement:
"Pfff, je voudrais la détruire celle-là".
J'en ai eu le souffle coupé.
"Tu parles de moi, là?"
Droit dans les yeux : "oui".

C'est comme si je recevais une gifle en pleine face. J'en ai eu tellement mal que je n'ai rien su répondre, j'ai murmuré "on en reparlera tout à l'heure".
Je les ai aidées à se doucher, les larmes aux yeux.
La Groseille m'a demandé pourquoi j'étais triste, j'ai répondu que je lui expliquerai plus tard. La grande a fait comme si de rien n'était.

Après la douche, je lui ai alors dit qu'elle m'avait fait beaucoup de peine, que ses mots étaient plutôt méchants... J'imaginais qu'elle s'excuserait immédiatement et qu'on en resterait là. Elle n'a rien dit, s'est contenté de me regarder en attendant que ça passe.
Nouvelle gifle en pleine face.
Je l'ai laissée repartir jouer avant de fondre en larmes.
Cette enfant, si douce, si empathique d'ordinaire, si câline avec moi, à la limite du pot de colle depuis que je suis enceinte... jamais je n'aurais pu imaginer qu'elle se comporte ainsi. Elle a 5 ans et demi quoi, pas 15 ans...

Grand Amour est rentré du travail 30 minutes plus tard, je lui ai tout déballé (en pleurant). Il l'a appelée pour une petite conversation.
"Tu sais pourquoi je veux qu'on discute?" 
 "Oui, j'ai dit des choses méchantes à Maman" 
"Que lui as-tu dit?" 
"Que je voulais l'écraser." (ah hum... elle avait une image bien précise en tête en plus... je suis sortie de la pièce pour re-pleurer un p'tit coup) 
"Tu sais que tu lui as fait de la peine?" 
"Oui" 
"Et tu n'as pas envie d'aller t'excuser?" 
"....." 
"Bon, tu vas aller réfléchir un instant dans ta chambre à ton comportement. Tu as le droit d'être en colère contre quelqu'un, tu as le droit d'avoir envie de faire ou dire quelque chose de méchant, mais tu ne dois pas le faire. On ne doit pas faire mal, tu le sais. Parfois, ça nous échappe mais dans ce cas-là, on répare sa bêtise. Réfléchis à ce que tu peux faire pour réparer." 
Elle est redescendue pour le dîner, "sans avoir assez réfléchi encore...."
On a dîné dans une ambiance pesante. Elle a bien vu à ma tête que j'en avais gros.
A la fin du repas, elle est venue contre moi et m'a dit "j'ai réfléchi... et je pourrais être punie de télé pour 3 semaines?"
A cet instant précis, j'avais juste envie de balancer ce fichu écran de malheur par la fenêtre. J'avais tellement mal au coeur qu'elle ne s'excuse toujours pas... 
J'ai dit que j'allais y réfléchir avec son père...
Elle a voulu que je lui lise son histoire du soir, j'ai décliné. Grand Amour a assuré, ils en ont même reparlé encore une fois.
Et quand je suis allée lui faire son bisou de bonne nuit, elle m'a serrée fort et m'a demandé pardon. 

J'en ai eu mal au coeur toute la soirée de cette histoire... Heureusement, on en a pas mal reparlé avec Grand Amour. Il assure cet homme <3
Et ce matin, on leur a annoncé que la télé allait sans doute rester éteinte un p'tit moment le temps de digérer tout ça.
Je ne sais pas combien de temps encore, mais en ce qui me concerne, c'est loin d'être digéré, c'est toujours un peu en travers de la gorge...



mercredi 21 janvier 2015

Dans un mois, tu seras là...

...enfin, c'est ce que dit notre dossier médical.
Un peu plus, un peu moins, tu décideras.
Sache que si tu décides de ne pas suivre la tradition instaurée par tes soeurs (nées à J+2 et J+7), je ne t'en voudrais pas, hein, bien au contraire.
Après tout, tu sembles un peu à l'étroit ces derniers temps, à jongler avec mes côtes la moitié de la nuit...
Ton père parle d'une future carrière de footballeur. Ca me fait plutôt penser à de la danse celtique ;-)

J'avoue que j'oscille entre impatience et appréhension.

La hâte de te rencontrer enfin.
La peur d'avoir mal.
L'envie que cette grossesse et ses petits maux de la fin cessent.
Cette impression de ne pas être prête encore.
La hâte de partager ce moment si fort avec ton père, l'impatience de voir les yeux de tes soeurs briller quand elles te découvriront.
La crainte de bouleverser notre petit univers et notre rythme.
L'envie de te tenir serré tout contre moi, dans la nuit calme...
La panique de vivre très bientôt une nouvelle vague de fatigue intense, celle qui englue tout, celle qui vous avale toute crue.
La hâte d'être au complet, à 5.
L'appréhension du tatônnement, à la recherche du nouveau rythme qui convienne à tous.
L'espoir que chacun trouve sa place, rapidement et sereinement.

Ce sont de vraies montagnes russes dans mon coeur et dans ma tête.
Je n'ai jamais été vraiment fan des sensations fortes, alors vivement l'arrêt du manège, quand tu le décideras. 
On verra bien si j'ai le tournis une fois descendue.
Et on mettra un pied devant l'autre, comme toujours.

A très vite mon p'tit Cassis <3



vendredi 16 janvier 2015

Voir le monde avec leurs yeux

En ces temps un peu trop sombres, j'aimerais redevenir une enfant.
Etre profondément triste un instant, puis balayer la tristesse, retourner dessiner des fées, des arcs-en-ciels, des tourbillons magiques avec moult couleurs, et même du doré, de l'argenté et du "bronzé" :-), me déguiser en princesse-hippie, jouer de la guitare, imposer demander avec force à Maman d'arrêter la voiture, parce qu'il est trop beau ce lever de soleil ....
La machine à remonter le temps n'a toujours pas été inventée, alors je me contente de les regarder, de les admirer, de les câliner...
Elles sont de vrais rayons de soleil, elles pansent toutes les blessures <3









vendredi 9 janvier 2015

Et puis 2015 est venu...

Ca fait un moment que je ne suis pas passée sur le blog.
Je me disais que j'avais le temps, d'ici fin janvier, pour vous souhaiter plein de bonnes choses pour 2015.
Cette année, qui va représenter tant pour nous, débute de si triste façon... Avec l'horreur, l'effroi... l'urgence des mots est venue.

Alors pour 2015...
Je vous souhaite de l'amour, de la tolérance.
Je vous souhaite de continuer à vivre comme vous l'entendez, sans peur.
Je vous souhaite de mettre du beau, du doux... dans tout ce moche qui nous inonde depuis 3 jours.
Je vous souhaite de profiter de chaque instant, avec ceux qui vous sont chers. 
Tenez vous serrés, tenez vous chaud, pour affronter les tempêtes extérieures.
Restez unis, restez debouts ... le sourire reviendra.