jeudi 21 mai 2015

Trois


Trois,
c'est mon nombre de séances d'ostéo cette semaine. Je suis littéralement cassée. De mon bassin en vrac à mon nerf sciatique, en passant par mes vertèbres et mon épaule droite. 
Et ma gentille ostéo aux doigts de fée de conclure (alors qu'elle est enceinte jusqu'aux yeux) : "j'espère que je finirai pas comme vous après mon accouchement" :-/ Merci.

Trois,
c'est mon nombre de soirées solo cette semaine (jusqu'ici?). Je suis littéralement exténuée. Grand Amour bosse comme un damné (c'est ça aussi le joli mois de mai : rattraper le travail non effectué les jours fériés) Le train-train du soir : bain-repas-coucher à seulement 2 bras, je maîtrise pas (encore).

Trois,
c'est mon nombre d'heures consécutives de sommeil maximum depuis 10 jours. Je suis littéralement épuisée. On avait eu quelques excursions sur le chemin des nuits complètes début mai, mais le p'tit Cassis a fait demi-tour. C'est trop agréable de tétouiller toutes les 3 heures, voire toutes les 2 heures, ou encore toutes les 1h30.

Trois,
c'est le nombre de crises quotidiennes de la Groseille ces derniers temps. Je suis littéralement dépassée. Nous sommes revenues aux heures sombres du terrible two (à 3 ans et demi). Chacun y va de son petit jugement d'appréciation conseil : jalousie suite à la naissance du petit frère (dixit Mamie), épuisement (dixit son enseignant), caractère de cochon (dixit la boulangère). Bref, je me replonge dans la lecture de Faber et Mazlish pour ne pas trop bouillir.

Trois,
c'est le nombre de lessives que j'ai lancées aujourd'hui. Je suis littéralement débordée. D'ordinaire, j'en lance une par jour pour ne pas laisser le chaos s'installer. Mais cette semaine, le chaos a gagné. J'ai vite été rappelée à l'ordre par deux demoiselles outrées de la procrastination de leur mère coquettes "quoi ma robe préférée n'est toujours pas lavée??"

Trois,
c'est le nombre de pivoines que j'ai découvert par hasard dans le jardin. Je suis littéralement ravie. Elles poussent contre un mur, cachées derrière un if. Trois belles pivoines blanches qui m'ont émerveillée comme jamais. Il faut absolument que je me renseigne sur comment en bouturer / récupérer un plant pour la nouvelle maison.

Trois
c'est mon nombre d'enfants. J'ai beau être cassée, exténuée, épuisée, débordée (et un peu ravie ^^ aussi), je suis surtout heureuse, amoureuse et fière. Dans tout ce méli-mélo de sentiments embrouillés par la fatigue, il suffit parfois d'un regard sur leurs 3 bouilles pour qu'une bouffée de joie pure m'inonde et recharge mes batteries. 

Je suis la mère de trois merveilleux enfants.
J'ai encore du mal à réaliser.
Trois.


lundi 18 mai 2015

Je ne serai jamais un super-parent

J'en ai lu des livres ("La fessée" d'Olivier Maurel, "Au coeur des émotions de l'enfant" d'Isabelle Filliozat, "Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent" d'Adele Faber et Elaine Maslish, "J'ai tout essayé" d'Isabelle Filliozat....)
J'en ai écumé des sites sur la parentalité bienveillante, sur la communication non violente, sur la violence éducative ordinaire... 
J'ai même assisté à une conférence une fois (d'Isabelle Filliozat)
Je me suis questionnée, je me suis informée.

J'ai conscience.
Des étapes du développement de l'enfant.
De leurs besoins qu'il faut combler.
De cet accompagnement essentiel de leurs émotions.

J'ai conscience
qu'il n'y a aucun rapport de force,
que je n'ai pas appris enfant à gérer mes émotions comme il aurait fallu,
que maintenant, JE suis l'adulte qui doit prendre soin de ses enfants en toutes circonstances
que j'ai ma part de responsabilité dans toute crise

Mais être consciente ne suffit pas.
Je ne réagis toujours pas comme il le faudrait, je ne conserve pas, comme il le faudrait, mon calme en toutes circonstances.
Je crie, souvent.
Je fuis, parfois.
Je n'accompagne pas grand chose.
Je dis même des choses que je regrette amèrement après...

Bref, il faut se rendre à l'évidence, je ne serai JAMAIS un super-parent.

J'ai essayé, vraiment.
Certaines "astuces", certains "outils" sont très bien intégrés dans notre quotidien.
Quand la moutarde monte avec la Groseille, je lui propose un câlin pour désamorcer les choses.
Je suis à l'écoute autant que je peux, et ça marche plutôt bien avec la Framboise, qui verbalise bien ses besoins (mais moins bien pour la Groseille....)
Je m'excuse toujours quand j'ai été nulle, que j'ai mal géré.

Mais plus je lis sur le sujet, plus j'essaie, plus je culpabilise de ne pas y arriver.

Je cherchais des astuces l'autre jour pour une situation bien précise  : les courses avec les enfants.
La Groseille est difficile une fois sur deux et je finis par m'énerver...
J'étais bien démunie et plutôt fatiguée ce jour-là. J'ai cherché du soutien sur le net. J'aurais pas dû. Je me suis sentie encore plus mal après.
"Moooaaaa, je m'organise pour ne jamais emmener mes enfants faire les courses, ce n'est pas un lieu intéressant pour eux, ils sont sur-stimulés".
OK. Je fais généralement mes courses au Drive mais il manque parfois des produits ou tout simplement j'en oublie. Alors oui, il m'arrive de passer 20 min dans un supermarché avec mes enfants et ça ne me parait pas si insurmontable non plus pour elles....
"Les mères qui ont droit à une crise devant le rayon des jouets, c'est de leur faute, hein... Elles font bien du lèche-vitrine pour des chaussures, pourquoi elles ne passent pas 5 minutes à admirer l'objet de convoitise de leurs petits, hein?"
Et qui te dit que je n'ai pas passé 10 minutes de lèche-vitrine au rayon jouets? Et que malgré cela, il y a quand même une crise ? Même que j'ai pris le temps de dire "c'est vrai qu'elle est jolie cette peluche, tu as le droit d'en avoir envie. Mais rappelle toi, avant d'entrer, on avait dit qu'on n'achetait rien aujourd'hui?"...

Bref, je me suis sentie jugée comme une grosse daube encore plus coupable et ça ressemblait à s'y méprendre à un concours de celle qui se faisait le plus mousser s'en sortait le mieux avec ses enfants.

Bref, là j'ai compris.
Qu'il fallait lâcher prise.
Que je ne serai jamais la mère parfaite que j'ai envie d'être.
Que je ne serai jamais un super-parent.
Que je continuerai à donner tout ce que je peux en temps et en énergie, pour cheminer vers la bienveillance. 
Mais pas la bienveillance à géométrie variable (genre la bienveillance pour ton môme qui se roule par terre de frustration mais surtout pas pour cette autre mère au bout du rouleau). 
La bienveillance pour tous, si je peux, et si j'y arrive.
Parce que rien n'est sûr.
Mais je ferai de mon mieux.

source : DC comics