lundi 18 mai 2015

Je ne serai jamais un super-parent

J'en ai lu des livres ("La fessée" d'Olivier Maurel, "Au coeur des émotions de l'enfant" d'Isabelle Filliozat, "Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent" d'Adele Faber et Elaine Maslish, "J'ai tout essayé" d'Isabelle Filliozat....)
J'en ai écumé des sites sur la parentalité bienveillante, sur la communication non violente, sur la violence éducative ordinaire... 
J'ai même assisté à une conférence une fois (d'Isabelle Filliozat)
Je me suis questionnée, je me suis informée.

J'ai conscience.
Des étapes du développement de l'enfant.
De leurs besoins qu'il faut combler.
De cet accompagnement essentiel de leurs émotions.

J'ai conscience
qu'il n'y a aucun rapport de force,
que je n'ai pas appris enfant à gérer mes émotions comme il aurait fallu,
que maintenant, JE suis l'adulte qui doit prendre soin de ses enfants en toutes circonstances
que j'ai ma part de responsabilité dans toute crise

Mais être consciente ne suffit pas.
Je ne réagis toujours pas comme il le faudrait, je ne conserve pas, comme il le faudrait, mon calme en toutes circonstances.
Je crie, souvent.
Je fuis, parfois.
Je n'accompagne pas grand chose.
Je dis même des choses que je regrette amèrement après...

Bref, il faut se rendre à l'évidence, je ne serai JAMAIS un super-parent.

J'ai essayé, vraiment.
Certaines "astuces", certains "outils" sont très bien intégrés dans notre quotidien.
Quand la moutarde monte avec la Groseille, je lui propose un câlin pour désamorcer les choses.
Je suis à l'écoute autant que je peux, et ça marche plutôt bien avec la Framboise, qui verbalise bien ses besoins (mais moins bien pour la Groseille....)
Je m'excuse toujours quand j'ai été nulle, que j'ai mal géré.

Mais plus je lis sur le sujet, plus j'essaie, plus je culpabilise de ne pas y arriver.

Je cherchais des astuces l'autre jour pour une situation bien précise  : les courses avec les enfants.
La Groseille est difficile une fois sur deux et je finis par m'énerver...
J'étais bien démunie et plutôt fatiguée ce jour-là. J'ai cherché du soutien sur le net. J'aurais pas dû. Je me suis sentie encore plus mal après.
"Moooaaaa, je m'organise pour ne jamais emmener mes enfants faire les courses, ce n'est pas un lieu intéressant pour eux, ils sont sur-stimulés".
OK. Je fais généralement mes courses au Drive mais il manque parfois des produits ou tout simplement j'en oublie. Alors oui, il m'arrive de passer 20 min dans un supermarché avec mes enfants et ça ne me parait pas si insurmontable non plus pour elles....
"Les mères qui ont droit à une crise devant le rayon des jouets, c'est de leur faute, hein... Elles font bien du lèche-vitrine pour des chaussures, pourquoi elles ne passent pas 5 minutes à admirer l'objet de convoitise de leurs petits, hein?"
Et qui te dit que je n'ai pas passé 10 minutes de lèche-vitrine au rayon jouets? Et que malgré cela, il y a quand même une crise ? Même que j'ai pris le temps de dire "c'est vrai qu'elle est jolie cette peluche, tu as le droit d'en avoir envie. Mais rappelle toi, avant d'entrer, on avait dit qu'on n'achetait rien aujourd'hui?"...

Bref, je me suis sentie jugée comme une grosse daube encore plus coupable et ça ressemblait à s'y méprendre à un concours de celle qui se faisait le plus mousser s'en sortait le mieux avec ses enfants.

Bref, là j'ai compris.
Qu'il fallait lâcher prise.
Que je ne serai jamais la mère parfaite que j'ai envie d'être.
Que je ne serai jamais un super-parent.
Que je continuerai à donner tout ce que je peux en temps et en énergie, pour cheminer vers la bienveillance. 
Mais pas la bienveillance à géométrie variable (genre la bienveillance pour ton môme qui se roule par terre de frustration mais surtout pas pour cette autre mère au bout du rouleau). 
La bienveillance pour tous, si je peux, et si j'y arrive.
Parce que rien n'est sûr.
Mais je ferai de mon mieux.

source : DC comics

2 commentaires:

  1. un énorme merci pour avoir écrit ce que je ressens et vis aussi... Je culpabilise à mort parfois à cause des autres...

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    1. Merci à toi (du plus profond de mes nerfs à vif) d'oser avouer également. C'est précieux de ne pas se sentir seule ;-)

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