Il y a 10 ans tout juste, j’entrais dans la vie
active.
Diplôme fraîchement obtenu, j’étais confiante
en l’avenir ;-)
10 ans après, le bilan est mitigé, et je me
rends compte de ma naïveté de l’époque. J’ai débuté dans une grande entreprise (américaine) avec une manager en or. Très exigeante mais en or. Elle avait cette capacité rare de « faire grandir » les membres de son équipe tout en respectant la nature de chacun.
Mais la région parisienne n’était vraiment pas notre tasse de thé et quand Grand Amour a eu l’opportunité de retourner en région lyonnaise au bout de 2 ans, j’ai suivi sans regrets.
Mais je n’ai jamais retrouvé de manager comme elle.
Un petit top 10 des pires phrases que j’ai
entendues depuis :
« non mais dites moi tout : vous
êtes enceinte ? » (en entretien, de retour de mon tout premier arrêt
maladie - pour cause de grippe….)
« vous colportez des bruits de chiottes,
là » (lorsque j’ai remonté le compte-rendu des équipes de production concernant
des difficultés – bien réelles - sur une partie des lignes de production)
« si vous étiez l’un de mes enfants, je
vous mettrai 2 claques » (pour avoir exprimé, en toute courtoisie, un
désaccord en réunion)
« oh m*rde… m*rde, m*rde, m*rde….
Déjà ? Mais je pensais que vous attendriez un peu ! » (quand
j’ai annoncé ma première grossesse - à 27 ans)
« tu t’impliques trop, prends le avec plus
de philosophie » (dans la même bouche, quelques temps plus tard, quand un
gros projet a capoté…)
« vous, vous avez vos bébés. Il y a un
temps pour tout vous savez. » (quand ma promotion m’est passée sous le nez
pendant mon second congé mat)
« j’ai calé tous mes RDV jusqu’à la fin de
l’année, je ne vais quand même pas modifier mon agenda pour vous »
(quand j’ai demandé à mon N+2 s’il était possible de reporter une réunion d’une
journée.)
« c’est la vie ! » (quand j’ai osé
dire que ça faisait 6 mois que je ne voyais plus beaucoup mes enfants pour
cause de charge de travail démentielle)
« Ce congé mat était un paramètre que nous
ne pensions pas devoir prendre en compte » (quand on m’a présenté mon « évolution
professionnelle » à venir….)
Voilà, voilà, voilà…
10 ans après, ma naïveté et quelques illusions
sont parties.
Je suis toujours à la recherche du bon équilibre
entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle. Car j’ai besoin des 2
aspects pour me sentir bien.
J’adore les miens, je m’éclate à faire des
activités avec mes enfants. Mais j’ai aussi besoin de stimulation
intellectuelle, de chercher des solutions à des problèmes complexes, de me
confronter à des collègues.
J’ai entériné qu’on ne récompense pas toujours
ceux qui donnent sans compter… alors j’ajuste la balance.
Mais quoi qu’on puisse encore dire de stupide sur
les combats féministes, la grossesse des femmes au travail est encore très
largement perçue de façon négative par l’entreprise.
Je le ressens durement ces dernières semaines.En plus de mon évolution « forcée », on vient de m’annoncer que je serai remplacée par 2 personnes en CDI.
Une collègue récupère mon poste actuel et le conservera.
Une autre collègue va prendre mon « nouveau » poste le temps que je revienne de congé.
Cette même collègue était « menacée » de licenciement il y a encore quelques semaines.
A mon retour, l’une de nous devra partir…
Voilà, voilà, voilà…
Ton top 10 est impressionnant, c'est même écœurant à certains moments, pas étonnée que tu sois redescendue de ton nuage post diplôme.... Courage.
RépondreSupprimer+ 1 avec le précédent commentaire
RépondreSupprimerEt préviens les filles qui prennent ta place que ce serait "mieux pour elles qu'elles ne tombent pas enceintes"...
mes 2 remplaçantes sont mères... d'adolescents !
Supprimerdonc clairement pas de projets de grossesse à venir, et des enfants plus autonomes.
Je redoute leur choix à mon retour... j'aurai alors 3 enfants en bas âge dans la balance (et clairement l'envie de demander à travailler à 80% pendant 18 mois....).
A mon avis, leur décision est déjà prise.