J’en avais déjà parlé ici. Et mentionné rapidement
que ma prose n’avait pas eu l’effet escompté auprès de ces messieurs dames de
la commission dans ce bits+pieces.
Mais on va dire que je suis plutôt têtue
persévérante comme fille, et j’ai demandé à retenter ma chance (même joueur
joue encore).
La directrice m’a fait comprendre qu’il
faudrait que je me retape la totale : RDV préliminaire au dépôt de
dossier, remplissage de dossier et re-lettre de motiv’.Outch’.
Me voilà dans le bureau (au moins cette fois-ci elle ne m’a pas posé de lapin).
J’évoque la décision de la commission.
Elle me coupe : « La commission décide en fonction de mon avis vous savez »
J’ai compris le message, j’ai intérêt à la brosser dans le sens du poil.
Je sors mon plus beau sourire hypocrite et je
reprends le fil de la conversation.
Sauf qu’elle m’a dans le nez et elle me le fait
savoir d’emblée. Elle me recoupe.
« Votre temps d’accueil est trop étendu »
(8h15 – 17h30, ndlr).
« Vous vous rendez compte de l’impact sur
mes plannings ? »
(comment dire ? le planning c’est un
peu mon métier…. hum…. Et puis quand on affiche 8h – 18h30 en horaires
d’ouverture officielle, on est sensé créer l’organisation qui va avec,
non ?)
Le message est clair : Je n’ai pas le profil de la maman qu’elle a
envie d’aider.
« J’ai un devoir de service public, vous
comprenez. Il y a des familles plus défavorisées que vous »
(je sais, le barême de notation des dossiers en
fait déjà clairement état, on « récolte » moins de points quand les 2
parents travaillent… mais j’ai quand même le droit de demander ma p’tite part
de service public, non ?)
« De toutes façons, quand on travaille comme vous 5 jours par semaine, on
prend une assistante maternelle. »
J’aurais dû l’enregistrer quand elle a prononcé
ce « comme vous », il était tellement lourd de signification dans sa
bouche… Un certain mépris, une accusation à peine voilée…. Devrais-je avoir
honte de travailler à temps plein en étant mère de 2 enfants ?
J’ai ravalé toutes mes répliques rageuses….
J’ai expliqué l’importance qu’un mode de garde collectif revêtait pour
moi. La Groseille a 2 ans, elle passe ses journées dans un cadre familial,
c’est bénéfique qu’elle se sociabilise, etc.
« Non mais c’est pas la peine de me dire
ça hein, vous prêchez une convaincue »
Là, j’avoue, j’étais un peu perdue… (rapport
aux galons qu’elle a mentionné fièrement en ouverture de discussion).
Devant mon air ahuri, elle a lâché l’argument
de compèt’ :
« Non mais vous comprenez, il y a un collectif
d’assistantes maternelles qui s’est créé sur la commune parce qu’elles manquent
de travail. On est en période électorale, vous vous doutez bien que le maire
n’aime pas ça. »
Ah, c’est donc ça…. je suis sensée choisir le
mode de garde de ma fille en fonction des ambitions électorales du maire de la
commune !?
Sauf que le collectif d’assistantes
maternelles, ça va, on a donné.
Dans notre commune précédente, elles se sont
regroupées en mafia association. Cela leur permettait d’imposer toutes leurs
volontés aux parents (et hop, une augmentation de 15% des tarifs horaires suite
à une soi-disant étude de marché des tarifs pratiqués dans le coin). « L’association »
s’immisçait dans tout, plus moyen de traiter directement entre parents
« employeurs » et assistante maternelle. Tout devait avoir l’aval de
la fameuse assoce, qui arrangeait évidemment à sa sauce la convention nationale
collective…. Bref, c’était plus une relation client-prestataire où le client n’est
pas roi qu’autre chose.
Ne vous méprenez pas, je n’ai rien contre les
assistantes maternelles. Maman l’était et Grande Sœur l’est.
Et c’est justement parce que je sais qu’on peut
faire très honnêtement ce métier que j’ai été ulcérée de voir comment certaines
assistantes maternelles se comportent dans certaines régions où les places sont
rares (et chères). Dans d’autres milieux, ça s’appelle de l’entente illicite et
de l’extorsion…Bref, le pseudo-statut de parent-employeur je n’en veux plus.
Je ferai désormais tout ce que je peux pour
enfin CHOISIR le mode de garde de mes enfants, quitte à mendier ma place en
crèche à chaque nouvelle commission.
La directrice m’a dans le nez, certes.
Mais elle m’aura surtout dans son bureau tous
les mois.
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