dimanche 10 février 2013

Quoi? mais quoi?

4h45, le réveil sonne. Les yeux piquent mais je me lève prestement pour ne réveiller personne dans la maisonnée.
Un bref coup d'oeil par la première fenêtre... 
"Quoi?? il a neigé? "
Premier instant désagréable de la journée. Je n'avais pas prévu beaucoup de marge de manoeuvre, je m'interroge sur l'état des routes jusqu'à la gare et le temps qui me sera nécessaire pour déneiger la voiture....
Zou, je zappe le café, je le boirai dans le train.

5h35, j'arrive finalement sans trop d'encombre à la gare. Mon téléphone pro sonne. Je voyagerai finalement avec un collègue. 
Quoi? tu veux finir une présentation dans le TGV, là, maintenant, tout de suite à 5h50 ? 
Moi j'ai tout préparé la veille, je comptais me rendormir un peu....
Je résiste jusqu'à 6h45 pour l'aider à bosser, ensuite, je somnole (et lui aussi, ayant fini).
7h50, je me réveille en sursaut.
Quoi? mais le train n'était pas sensé arriver à 7h45. Où suis-je? Où vais-je?
Mon collègue ronfle à côté. Un rapide coup d'oeil par la fenêtre du TGV, je reconnais l'autoroute, ouf... on arrive juste en gare, avec 10 min de retard. Je secoue mon ronfleur et on se prépare à descendre. Heureusement que je me suis réveillée, le contrôleur n'a fait aucune annonce. Avec tout ça, j'ai même pas pris de café.

On arrive sur le lieu de la réunion, avec des croissants chauds pour les clients. Le directeur du site n'est pas dispo, on prépare la salle. Il me faut un café avant d'attaquer.
Quoi? y'a plus de café? mais vous savez qu'on reçoit des clients dans 15 min?
Une assistante retrouve un fond de sac de café. J'arrive à faire 3 tasses.... ça tombe bien, on a 3 clients qui débarquent pile à l'heure.

Je passe les détails sur la réunion, qui va s'avérer catastrophique. Le client ne mâchera pas ses mots, je rongerai mon frein en repensant à certains "choix stratégiques imposés" qui nous valent ce fiasco.... On repart, la queue entre les jambes, vers la gare pour le TGV du retour.
Je me console en calculant que j'aurai 1 à 2 heures de temps pour moi , faire un peu de ménage et passer chercher le colis qui m'attend à la poste avant d'aller récupérer les p'tits fruits chez leur assistante maternelle.
Quoi, le TGV a 40 min de retard?
On traîne d'un kiosque à l'autre avec mon collègue avant de pouvoir enfin monter dans notre train. Au moins, j'ai eu le temps de boire un café. 
Au programme : compte rendu de réunion et petite sieste. Mon collègue zappe l'étape compte-rendu et trouve direct une rangée pour sa sieste. Je m'en rappellerai au prochain départ à 5h50.... On part avec une heure de retard. Tant pis pour les courses, j'avais pas envie de les faire de toutes façons. Je me contenterais du colis, ce sera déjà bien. 
Quoi, mais qu'est-ce que c'est que ce bordel? et c'est quoi cette odeur nauséabonde?
Un groupe de jeunes hommes sirotent du champagne (dans des gobelets plastiques, beurk), chantent des chansons paillardes à tue-tête, vomissent dans les toilettes d'ordinaire déjà puantes et s'invectivent avec d'autres passagers excédés. C'est à cet instant que j'ai décrété que cette journée avait sauté dans une autre dimension. On ne verra pas l'ombre d'un contrôleur évidemment.
On atteint enfin la gare de Part Dieu, le hall est bondé, je me faufile jusqu'à ma voiture, sans plus aucun espoir de passer où que ce soit avant de récupérer les p'tits fruits. J'espère juste être à l'heure.
Je ne peste pas au milieu des bouchons, l'épisode du TGV m'a soumise au caractère merdique  revêche de cette journée.
Je me gare en toute vitesse, je suis pile à l'heure. Je marche vite jusqu'à la porte. Vite, vite, je serre un petit fruit, puis 2, dans mes bras, pour retrouver l'essentiel de cette journée, ce qui comptera vraiment.

Nounou-presque-parfaite me raconte la journée.
Et là, elle prononce la phrase de trop : "avec C., on a rigolé, elle est trop marrante la Groseille". ( enfin, c'est pas cette phrase là)
"Ah oui, c'est une petite rigolote, elle aime bien faire rire"
"ah non, c'est pas ça, c'est juste que quand elle s'accroupit et se relève en jouant, on dirait vraiment un sumo, ça nous fait bien marrer".
Quoi, même après cette journée, il faut qu'on m'en reparle???
WTF. 
Je me suis couchée à 21h, 
Y'avait rien à sauver de ce jeudi 7 février.


PS: le titre de ce post est honteusement pompé du nouveau mot de vocabulaire de la Groseille, qu'elle prononce avec grâce en se retournant quand on l'appelle "Quooooiiiii???"

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